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L'art d'interpréter l'art

L’ART D’INTERPRÉTER L’ART

LES CAHIERS D’ARTES N°18

SAUVANET Pierre (dir.),  L’Art d’interpréter l’art, Bordeaux, PUB, Les cahiers d’ARTES n°18, 2022, (250 p.).

L’ART D’INTERPRÉTER L’ART

Quel sens pour l’interprétation ? Interpréter, c’est d’abord « donner sens » : en l’occurrence, donner un sens à quelque chose qui n’en a pas, ou qui en a, d’abord, un autre. Mais l’interprétation elle-même n’a pas toujours le même sens dans tous les arts (arts plastiques, musique, théâtre ou cinéma) : signification, traduction (qu’est-ce que ça veut dire ?), perception visuelle, identification formelle (qu’est-ce que je vois?), performance, exécution (quelle est la « bonne » interprétation?)…
Quel système pour l’interprétation? À première vue, l’interprétation est essentiellement d’ordre linguistique : c’est ce qu’on appelle souvent la « lecture » de l’œuvre (qui, pourtant, ne se lit pas toujours comme un texte) et de son fameux « message » supposé. Cependant, savoir interpréter une image, ou un rôle pour un acteur, ou encore une composition pour un musicien, tout cela suppose bien d’autres systèmes (iconique, gestuel, acoustique)…
Quelle limite pour l’interprétation? L’interprétation, issue d’une longue histoire, se retrouve au croisement de nombreuses disciplines (exégèse religieuse, herméneutique philosophique, psychanalyse freudienne, sciences juridiques, etc.). Elle court toujours le risque de la réinterprétation, voire de la surinterprétation. S’il n’y a pas de « vrai » sens d’une œuvre, toutes les interprétations sont-elles permises? C’est ainsi que l’interprétation de l’art devient un art de l’interprétation.