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SILLAGE MELVILLE

BAUMANN P., (dir.), Sillage Melville, Bordeaux, PUB, 2020, (416 p.).

CONTRIBUTIONS

Chloé Bappel, Pierre Baumann, Étienne Beaudouin, Marlaine Bournel, Esther Pontoreau, Tomas Smith.

ENTRETIENS AVEC

Fernanda Silva Andrade (écologue), Rosario Ateaga (artiste, directrice centre d’art), Ramon Castillo (directeur d’école d’art UDP, commissaire d’exposition), Bernardita Croxatto Smith (artiste, enseignante), Louise Déry (directrice de la galerie de l’UQAM), Jean Dupuy (artiste), Mikel Epalza (aumônier), Marie Faulon (chercheuse en géographie), Reinhard Fitzek (dendrologue aventurier), Wim Geirnaert (écologiste engagé), Gloria Howes (membre de la fondation Meri), Michel Guérin (philosophe), Pierre-Damien Huyghe (philosophe), Christian Sardet (biologiste), Michèle Thériault (directrice de la galerie E. & B. Ellen),  Roberto Vasquez (marin, sous-capitaine de ferry).

SE PROCURER L’OUVRAGE

SILLAGE MELVILLE

3 janvier 1841, port de Fairhaven, le jeune Herman Melville prend le large sur le navire baleinier l’Acushnet pour une épopée qui durera plus de deux ans. Écrire un livre, c’est partir à nouveau. Moby-Dick, publié en 1851, est le septième départ de Melville. Si tenter de travailler sur ce monument relève du suicide en matière de « stratégie » de recherche, aucun n’a employé ce livre comme un manuel de travail et un outil qui permettrait 1°, d’expérimenter le monde de Melville, 2°, d’interroger le présent et 3°, d’élaborer une écologie des objets artistiques basée sur l’observation et l’écoute.

Conçu comme un ensemble de démonstrations visuelles, ce livre constitue le troisième ouvrage consacré à l’exploration des horizons marins, littéraires et artistiques de Moby-Dick, après Dire Moby-Dick et Réalités de la recherche (collective) en arts. Le premier proposait une cartographie du roman, le deuxième un ensemble de modèles. Le troisième relate les presque deux années passées sur le terrain, à la recherche de signes melvilliens évidents ou inatteignables.

Installé à Harrowhead, Melville a écrit son « livre de voyage », envoyé Achab et son équipage dans le sens opposé, vers l’Est, en quête de signification sur le déclin du monde. Le sillage tracé par l’écrivain donne à expérimenter un monde mobile, sans chercher l’inédit, mais l’intensité des biens communs. Il n’y a plus d’antériorité de l’expérience sur l’écriture ; l’écriture est dans et avec l’expérience (machine melvillienne), l’une l’autre tournées vers l’inconnu modelé par le vivant.

La pratique de cet inconnu en France, au Chili et ailleurs, et l’écoute de paroles vives, de philosophes, d’artistes, de biologistes, d’aventuriers ou de marins, permettent d’élaborer une méthode expérimentale de recherche en arts qui mise sur le développement d’une écologie des relations, de la forme et de la pensée en prise avec la liquidité ambiante.

Autrement dit, le Sillage Melville, comme on dirait l’océan Pacifique, permet d’observer comment les objets de création, construits avec ou en dehors de l’art, exploitent la créativité comme un facteur d’amélioration des équilibres sociaux, de renforcement des attentions à l’égard des enjeux environnementaux, écologiques, éthologiques, politiques et esthétiques. Il n’est plus question d’œuvres, mais d’objets anthropologiques particuliers, dits « libres » qui aspirent à une meilleure connaissance du rapport entre expérience du geste et construction de la pensée.

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